Dans un contexte où la recherche de spiritualité gagne en importance, la connexion entre musique et spiritualité est un sujet de débat passionnant. Nous avons eu l’occasion d’interviewer Hadj Ismael Bohlali, un expert renommé en sciences spirituelles et mystiques, médium et théologien. Un entretien au cours duquel il a livré son point de vue sur le sujet.
Hadj Ismael Bohlali porte plusieurs casquettes : spiritualiste, medium, voyant, théologien, entre autres. Lorsqu’on l’interroge sur l’origine de ces multiples compétences, il explique que cela provient de ses parents. Sa mère, gardienne du patriarche traditionnel royal du Wassoulou au Mali, et son père, un cheikh érudit en spiritualité religieuse, ont profondément influencé son parcours. Son statut de jumeau a également amplifié ses dons spirituels, ce qui l’a conduit à adopter le nom Bohlali en mémoire de son frère jumeau.
Pour Bohlali, la spiritualité est omniprésente. Elle ne se limite pas à une seule religion ou tradition, mais s’étend à tous les aspects de l’existence. « Le spirituel, c’est l‘air que nous respirons, c’est la parole qui sort de nous, c’est le sommeil qui nous permet de « mourir » et de nous réveiller », explique-t-il. Il insiste sur le fait que chaque être humain naît avec une certaine spiritualité, qu’il faut ensuite développer. En tant que spiritualiste, Bohlali voit la musique comme une dimension vitale de la spiritualité. « Les âmes des anges se nourrissent de mélodies », dit-il, soulignant que la musique a toujours joué un rôle central dans les rites religieux et spirituels. Il réfute l’idée que certaines religions pourraient interdire la musique, rappelant que même le prophète Mohamed a été accueilli par des chants spirituels lors de son entrée à La Mecque.
Abordant la question controversée du satanisme dans la musique, Bohlali reconnaît que des malentendus persistent. « Tout ce qui se dit n’est pas forcément vrai, même si parfois il y a des réalités », admet-il. Il distingue entre les pratiques réellement malveillantes et la simple recherche de transcendance spirituelle par certains artistes. Toujours selon lui, réussir dans la musique nécessite plus que du talent. La dimension spirituelle est cruciale pour nourrir et inspirer l’artiste. « Un artiste doit être spirituellement nourri pour réussir », affirme-t-il. Aussi, Il critique l’approche purement technique de la musique, prônant une compréhension plus profonde de son essence spirituelle.
Pour cet érudit du monde visible et invisible, la musique et la spiritualité sont les deux générateurs de l’artiste. « La spiritualité de la musique est essentielle pour un artiste de devenir un bon chanteur », s’est-il voulu explicite. Il poursuit également en indiquant que la musique, dans sa dimension spirituelle, permet à l’artiste de se connecter à des énergies plus grandes, offrant une véritable inspiration. « C’est un véritable pont vers une dimension spirituelle, essentielle pour nourrir l’âme humaine », a-t-il conclu.
Par Boukari OUEDRAOGO