Durant deux jours, Ouagadougou a abrité la 3e édition de la Nuit des ONG sous le thème « Les défis humanitaires face aux réalités sécuritaires : quelles perspectives pour les différents acteurs ? ». Cet événement, qui se tient chaque année, vise à célébrer les actions des ONG au Burkina Faso. L’édition 2024 a officiellement connu son apothéose dans la soirée du samedi 21 septembre 2024, à Ouagadougou.
Depuis bien longtemps, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les associations de développement et les fondations ont toujours œuvré aux côtés de l’État pour soutenir les populations défavorisées dans divers domaines, à travers de nombreuses actions. Cependant, il manquait un cadre idéal pour reconnaître et encourager ces acteurs. Et selon le promoteur de la Nuit des ONG, Pima Bienvenu Bazié, c’est ce contexte qui a conduit à la mise en place de cet événement. La Nuit des ONG se veut donc un cadre de concertation, d’échanges et de reconnaissance pour ces structures. Selon le promoteur, cette initiative est un événement unique pour récompenser et célébrer les organisations à but non lucratif au Burkina Faso, et plus tard dans la sous-région ouest-africaine.
Après une première journée consacrée aux panels sur le thème de l’édition, plusieurs ONG ont vu leurs mérites être récompensés lors de la soirée de clôture, tenue dans la salle des banquets de Ouaga 2000. Environ soixante organisations à but non lucratif étaient en compétition pour des prix dans différentes catégories, notamment celle des meilleurs acteurs, des meilleurs projets, et la catégorie de l’ONG de l’année. Des prix spéciaux ont également été décernés au cours de cette soirée. Ainsi, Lutheran World Relief a été désignée ONG de l’année. Elle succède à l’ONG CRS, lauréate de l’édition précédente. Elle repart également avec le prix du meilleur projet dans le secteur de l’environnement, option agriculture.
Selon Nestor Thiombiano, président du jury de cette édition, les critères de sélection incluent, entre autres, l’ancienneté de l’ONG au Burkina Faso, l’existence d’un logo distinctif sur le terrain, la mise à jour du récépissé de reconnaissance, et le certificat d’opérationnalité. À cela s’ajoutent les trois derniers rapports de l’ONG sur le terrain au cours de l’année, accompagnés d’images illustratives, ainsi que leur dépôt effectif auprès de la DGCOOP. « Nous avons reçu les dossiers d’une soixantaine d’ONG, d’associations de développement et de fondations. Cependant, beaucoup comportaient des insuffisances, notamment des formulaires mal renseignés », a-t-il précisé.
Hamidou Sawadogo, Secrétaire général du ministère en charge de la Fonction Publique, représentant le parrain de la cérémonie, Bassolma Bazié, n’a pas tari d’éloges envers l’initiative. Pour lui, les organisations à but non lucratif ont contribué aux côtés des efforts de l’État, en dépit des épreuves que traverse le pays. C’est pourquoi, a-t-il dit, cet événement, qui les célèbre, mérite d’être soutenu.
Par ailleurs, plusieurs recommandations ont émergé lors des échanges de cette édition. « Dans chaque domaine d’intervention des ONG, il y a des insuffisances. Au niveau de l’éducation, par exemple, de nombreuses écoles ont été construites, mais elles manquent d’enseignants en raison de la situation sécuritaire. C’est un défi auquel le gouvernement et ses partenaires doivent trouver des solutions ensemble. Il en va de même dans des secteurs comme la santé, etc. », a déclaré le promoteur. Les échanges thématiques, selon lui, ont permis de formuler des recommandations afin de trouver des solutions endogènes.
Par Boukari OUEDRAOGO