L’association « Agir Pour les Femmes », en partenariat avec Tayam’Art et le Centre de Formation de Haute Couture et de Perfectionnement, a initié une session de formation en confection de chaussures artisanales Made in Burkina au profit d’une dizaine de femmes. D’une durée de deux semaines, cette formation a compté la participation de cinq veuves des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). La clôture de l’initiative a eu lieu ce samedi 7 septembre 2024, à Ouagadougou.
Compte tenu de la situation socioprofessionnelle des femmes des FDS tombés au front, Samira Tiendrebéogo, présidente de l’association et promotrice de la marque de chaussures Made in Burkina, dénommée Tayam’Art, a entrepris de créer une association pour leur apporter assistance. Cette assistance, selon elle, se traduit par des formations dans des activités génératrices de revenus, visant à les rendre autonomes et à leur permettre de subvenir à leurs besoins. C’est dans cette optique qu’a vu le jour l’association « Agir Pour les Femmes ». Cette formation en confection de chaussures artisanales Made in Burkina est la toute première activité de l’association.
En effet, durant ces deux semaines, douze femmes, dont cinq veuves de FDS, ont participé à cette session de formation. Selon Moustapha Sanga, formateur et membre de l’association, tout s’est bien déroulé. D’après ses explications, la formation a consisté en l’apprentissage du découpage de la semelle et des tiges. Cette étape a été suivie de l’assemblage de tous les éléments pour donner forme à la chaussure. Parmi les matériaux utilisés, on retrouve notamment le cuir, le pagne (Faso danfani ou kôkô dunda), la semelle intérieure, la colle, etc. Tout ce travail, selon le formateur, est entièrement fait à la main.
L’objectif de cette formation est de permettre aux femmes, en particulier aux veuves des FDS, de créer leurs propres activités. Le choix de commencer par la confection de chaussures, selon la présidente de l’association, se justifie par le fait qu’il s’agit d’un domaine très porteur et capable de générer des revenus substantiels. L’idée est donc d’aider chaque femme à mettre en place sa propre structure de production de chaussures, ce qui sera très bénéfique pour elles. Cela cadre avec l’objectif global de l’association, qui est de parcourir le pays en initiant diverses activités génératrices de revenus au profit des femmes.
Wendkouni Christelle Ilboudo, veuve de FDS, n’a pas caché sa joie de participer à cette formation. Pour elle, cette initiative représente un véritable soulagement pour toutes les participantes. Elle estime que cela contribuera à leur autonomie et leur permettra de mieux subvenir à leurs besoins. Elle a également souligné que les matériaux utilisés pour la confection de ces chaussures artisanales sont très accessibles, ce qui facilitera la continuité de leur travail. Aussi, elle a tenu, au nom des autres participantes, à remercier l’association pour cette belle opportunité d’apprentissage.
La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence de Marguerite Sou/Doannio, chargée de mission au ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, et de Seydou Yameogo, directeur général de Finec Burkina SA. Ce dernier a salué l’importance de l’initiative et a promis que sa structure faciliterait l’accès de ces femmes aux microcrédits pour la mise en place de leurs futurs projets. Pour sa part, Mme Doannio a affirmé que cette formation s’inscrit parfaitement dans les communications des autorités burkinabè, notamment en matière de résilience et de développement endogène. Une remise d’attestations aux participantes et une phase de démonstration de confection artisanale de chaussure ont mis fin à la cérémonie.
À titre d’information, Tayam’Art est une marque de chaussures Made in Burkina Faso, fabriquées entièrement à la main à partir de matériaux recyclés, tels que le Faso danfani, le kôkô dunda et des sachets plastiques.
Par Boukari OUEDRAOGO